Incarnat
Dans sa soierie pourprée
Atours d'ombres aimantes
Aux griffures sanglantes
Elle s'est couchée
Dansent sous la lune les pétales d’alysse
Chavirent au gré de leurs baisers
De leurs caresses enfiévrées
Le damné murmure à l’oreille de sa belle un tendre oaristys
Glace et flamme s'entremêlent sous leurs peaux
Le cœur cogne, sauvage
Au son du délicieux breuvage
Dans la gorge diaphane, volupté des tombeaux
La pluie et l'orage s'embrassent
Et, de leurs reins qui oscillent
À leurs esprits vacillent
Les plaisirs enivrants, sombres beautés qui s'entrelacent
Les soupirs s'égarent
Complainte feutrée dans la nuit
Drapée d’étoiles éteintes depuis l’infini
La chaleur sensuelle au creux du brocart
Les silhouettes exultent
La bouche à la saveur melliflue
Enfonce ses crocs dans la chair échue
S’abîmant dans une passion occulte
À sa veine il dérobe quelques perles rubis
Qui ruissellent à ses lèvres charmeuses
D'un nectar à la pâmoison crémeuse
De son âme le plus beau fruit
Elle gémit, la douleur se fondant
Dans la saveur de son amant
Sous l’astre du firmament
Sa passion la consumant
Les cieux tambourinent
Pendant qu'il dérobe sa vie
Dans une danse qui la ravit
L’ultime vérité dans ses sens s'achemine
Leurs ébats s'envolent dans la pure création, le chaos
À cette tendre gorge il puise
L'incarnat de sa belle exquise
Tandis qu'elle laboure son dos
Et dans une transe mystique
Leurs cœurs et leurs âmes tourbillonnent,
Dans un paradis interdit les façonnent
Au son de Dulcimers angéliques
La beauté ténébreuse est repue
Serre sa mie contre son sein
Y dépose quelques baisers, des alexandrins
Contemple son désarroi dissolu
La belle dort
Sa vitae encore dans ses veines
Un sourire sur son visage, couchée sur la futaine
Rêvant de promesses par-delà la mort.
Mishakal Yveldir